dimanche 31 mai 2009

journalisme :)

mercredi 27 mai 2009

Pour trois raisons...

Parce que le film est tiré du roman d'un Liégeois (Simenon), la seconde, parce que le lien est proposé sur les pages facebook des soutiens d'Eva Joly, la troisième...

parce que rien n'a changé.

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jeudi 21 mai 2009

Denis Robert pour les nuls (bis)

(Rediffusion d'un post précédent)

Je t'explique. Le truc que tu ne dois pas comprendre est ci-dessous.

Tu te demandes comment faire pour synthétiser le boulot du journaliste Denis Robert. Mais les mots te manquent. Pire. Tu ne comprends rien à l'affaire clearstream (la vraie, pas celle montée par l'industrie et la politique). Je t'offre, 2 fois par mois, le meilleur des meilleurs résumés en guise de premier paragraphe.

"Contrairement à ce que les juges et les lambdas que nous sommes imaginons, l'argent, lorsqu'il devient "virtuel", continue à laisser des traces. Toutes sortes de traces. Les transactions entres organismes financiers sont inscrites dans la mémoire d'un système qui leur sert de notaire. C'est sur l'existence de ce systeme et de son fonctionnement que Denis Robert à communiqué."Il faut bien prendre conscience de l'importance de ces révélations. Comprendre aussi que la plupart des politiques de gauche ou de droite ne connait pas l'existence de cette architecture financiere. (Nous reviendrons sur ce point en vidéo et plus tard, tu vas voir, c'est douloureux)Et, pourtant, des magistrats qui luttent contre la criminalité financiere sont inquiets et tentent bon gré mal gré de communiquer sur ce point opaque de la finance mondialisée. Car, étonne toi camarade, ces mamouths bancaires ne sont pas contrôlés. (tu verras ca en video aussi)Et c'est bien là que se situe le problème. En contrôlant ce système privé que les experts appellent "Chambres de compensation" et qu'aucune presse n'a pris la peine de nous expliquer, les Etats auraient eût une vue globale sur les flux financiers internationaux. En ne réagissant pas au travail de Denis Robert, de Pascal Lorent et d'Ernest Backes, l'Union Européenne et d'une manière générale les individus, se privent d'un outil essentiel de lutte contre la criminalité financière. Cet incompréhensible silence des démocraties, la tolérance paisible de Paradis Fiscaux au cœur de l'union européenne, ajouté aux grands principes de l"autorégulation", participe à un processus qu'on pourrait appeler "un braquage silencieux et perpétuel. Enfin, pour ceux qui imaginent encore que l'argent noir n'intègre pas le système financier, rappelons que le capitalisme n'est pas là pour faire de la morale. Tu piges ?

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samedi 16 mai 2009

Charlie Hebdo est-il à nouveau fréquentable ?

jeudi 14 mai 2009

15 mai 2009. Bruxelles. Manifestation en front commun.

Précédent la manifestation du 15 mai 2009, les syndicats disent ceci :

"La CSC veut marquer le coup avant les élections européennes du 7 juin. Nous voulons une Europe autrement et en mieux, c'est-à-dire une Europe qui:
- relance l’emploi, qui crée des emplois décents grâce au développement durable par une action forte; - contrôle les marchés financiers; - renforce les droits sociaux: les victimes ne doivent pas payer deux fois les conséquences de la crise; - développe les services collectifs au lieu de les commercialiser.
En appliquant une politique fiscale européenne rigoureuse, l’Europe pourrait combattre le dumping social et lutter contre la fraude fiscale et les paradis fiscaux. "

Ca doit être chaud a Euroclear (Bruxelles) et Swift (Bruxelles) ? Je t'explique.

Euroclear est le plus grand système de règlement/livraison de titres au monde, pour les opérations domestiques et internationales sur obligations et actions. C'est en somme, un des plus beaux symboles de la mondialisation financiere. Un sytème où les opérations financiere sont inscrites dans la mémoire des ordinateurs. C'est chez Euroclear que Madoff (notre héro) n'a pas ouvert de compte. C'était écrit .

Swift est une sorte de grand poste. Son rôle est de véhiculer le pognon qui, tu le sais, est devenu virtuel. Je t'en parlais il y a longtemps, ici

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mardi 12 mai 2009

Parenthèse libre - La france a peur.

J'ai recu un message à propos du blog de Claude-Marie Vadrot. Et qui demande d'être diffusé largement. Ce que je fais avec plaisir.



Je suis inquiet, très, très inquiet...Vendredi dernier, à titre de solidarité avec mes collègues enseignants de l’Université de Paris 8 engagés, en tant que titulaires et chercheurs de l’Education Nationale, dans une opposition difficile à Valérie Pécresse, j’ai décidé de tenir mon cours sur la biodiversité et l’origine de la protection des espèces et des espaces, que je donne habituellement dans les locaux du département de Géographie (où j’enseigne depuis 20 ans), dans l’espace du Jardin des Plantes (Muséum National d’Histoire Naturelle), là où fut inventée la protection de la nature. Une façon, avec ce « cours hors les murs », de faire découvrir ces lieux aux étudiants et d’être solidaire avec la grogne actuelle mais sans les pénaliser avant leurs partiels.Mardi, arrivé à 14 h 30, avant les étudiants, j’ai eu la surprise de me voir interpeller dés l’entrée franchie par le chef du service de sécurité tout en constatant que les deux portes du 36 rue Geoffroy Saint Hilaire était gardées par des vigiles...- « Monsieur Vadrot ? ».- euh...oui- Je suis chargé de vous signifier que l’accès du Jardin des Plantes vous est interdit- Pourquoi ?- Je n’ai pas à vous donner d’explication....- Pouvez vous me remettre un papier me signifiant cette interdiction ?- Non, les manifestations sont interdites dans le Muséum- Il ne s’agit pas d’une manifestation, mais d’un cours en plein air, sans la moindre pancarte...- C’est non....Les étudiants, qui se baladent déjà dans le jardin, reviennent vers l’entrée, le lieu du rendez vous. Le cours se fait donc, pendant une heure et demie, dans la rue, devant l’entrée du Muséum. Un cours qui porte sur l’histoire du Muséum, l’histoire de la protection de la nature, sur Buffon. A la fin du cours, je demande à nouveau à entrer pour effectuer une visite commentée du jardin. Nouveau refus, seuls les étudiants peuvent entrer, pas leur enseignant. Ils entrent et, je décide de tenter ma chance par une autre grille, rue de Buffon. Où je retrouve des membres du service de sécurité qui, possédant manifestement mon signalement, comme les premiers, m’interdisent à nouveau l’entrée.Evidemment, je finis pas le fâcher et exige, sous peine de bousculer les vigiles, la présence du Directeur de la surveillance du Jardin des Plantes. Comme le scandale menace il finit par arriver. D’abord parfaitement méprisant, il finit pas me réciter mon CV et le contenu de mon blog. Cela commencer à ressembler à un procès politique, avec descriptions de mes opinions, faits et gestes. D’autres enseignants du département de Géographie, dont le Directeur Olivier Archambeau, président du Club des Explorateurs et Alain Bué, insistent et menacent d’un scandale.Le directeur de la Surveillance, qui me dit agir au nom du Directeur du Muséum (où je pensais être honorablement connu), commençant sans doute à discerner le ridicule de sa situation, finit par nous faire une proposition incroyable, du genre de celle que j’ai pu entendre autrefois, comme journaliste, en Union soviétique :- Ecoutez, si vous me promettez de ne pas parler de politique à vos étudiants et aux autres professeurs, je vous laisse entrer et rejoindre les étudiants...Je promets et évidemment ne tiendrais pas cette promesse, tant le propos est absurde.J’entre donc avec l’horrible certitude que, d’ordre du directeur et probablement du ministère de l’Education Nationale, je viens de faire l’objet d’une « interdiction politique ». Pour la première fois de mon existence, en France.Je n’ai réalisé que plus tard, après la fin de la visite se terminant au labyrinthe du Jardin des Plantes, à quel point cet incident était extra-ordinaire et révélateur d’un glissement angoissant de notre société. Rétrospectivement, j’ai eu peur, très peur...


(témoignage de Claude-Marie Vadrot - Journaliste depuis 30 ans, à la fois spécialiste des pays en proie à des conflits et des questions d'écologie,de protection de la nature et de société; derniers livres publiés: Guerres et environnement (Delachaux et Niestlé), L'horreur écologique (Delachaux et Niestlé), "La Grande Surveillance" (Le Seuil),une enquête sur tous les fichages (vidéo, internet, cartes bancaires,cartes médicales, telephone, etc). Et enfin "Enquête sur la biodiversité" (ed Scrinéo, coll Carnets de l'info). Aprés 20 ans au Journal du Dimanche, collabore désormais à l'hebdomadaire Politis et à Médiapart.


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dimanche 10 mai 2009

Histoire contemporaine - Le président Bush signe le transfert du risque des banques vers le contribuable "mondial'

Le 03 octobre 2008, le président Bush signe le plan d'urgence de stabilisation économique." Un premier cheque à 700 Milliards de dollars.

La suite, tu la connais...

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jeudi 7 mai 2009

Mediapart, Clearstream, caisse d'épargne, Plénel... Alors que faire ?

Il y avait deux possibles choix.

Le premier consistait à la jouer finaud. "Pauvre Edwy Plénel, Pauvre presse d'information francaise, belge ou italienne, pauvre pauvre pauvre Mediapart.fr...".

Puis l'autre. La jouer nettement moins finaud. A la batte de baseball....et rappeler deux ou trois bricoles de poids...

CAR

A une lointaine époque (juin 2006, ndlr), bien avant que les banquiers ne soient plus fréquentables et quand subprimes évoquait pour nous, au mieux, un modèle de berline; Edwy Plénel, alors directeur du journal Le Monde n'hésitait pas à se répandre dans la presse pour expliquer que dans l'affaire Cleastream 2 (celle de Jacques, Dominique et Nicolas), il n'était pas impossible qu'un journaliste (Denis Robert) ait été le falsificateur des listings de CLearstream. Bref, le corbeau. (tu me fatigues lecteur de mes deux, il faut toujours tout te rappeler, vois ici, pour lire le résumé)

Evidemment, "Edwy la presse" a fait nettement moins de vagues dans la presse pour démentir lorsque le vrai corbeau, un barbouze, a reconnu être à l'origine de la falsification des listings.

Plus pathétique encore, est l'extrait de cet interview sur france2, où Edwy La presse t'explique que mettre en cause des personnes est quelque chose de grave... (Je te sens impressionné mais je te jure, Edwy est comme çà, il n'a pas peur de balancer sur les grands principes). Quoiqu'il en soit, notre maitre est devenu un des patrons du site d'information www.mediapart.fr. Et ses journalistes ont enquêté (je te jure)... Sur les placements d'une banque (si, ne ris pas)... et ils ont découvert des placements limites limites disent-ils...(bah oui)...Et la banque porte plainte (nan)... Plenel lance un appel à soutien (tu m'étonnes)... Et il découvre que bosser sur les métiers bancaires coûte cher en frais d'avocat et de procédures (le bide).

Et donc. Je ne sais pas (vraiment, je me pose la question) s'il faut soutenir Edwy plenel sur le sort que lui réserve la banque sur laquelle il à tenté d'informer...Ou s'il faut le soutenir en lui mettant le nez dans son caca, ou le soutenir sans conditions. On a la presse qu'on mérite. A l'époque du Monde made in Plenel, Edwy n'a pas fait grand chose pour soutenir Denis Robert. Au contraire. Je me souviens de ses chroniques dans le Journal Le soir où Plénel enfonçait Denis Robert. (Plénel avait aussi ses entrées dans la presse belge, Le soir est un peu Le Monde belge).

Excuse mon ton mais j'ai la grippe. Et les boules.

En bonus, voici la déposition de Plénel face aux juges d'instruction (2006, src Le Nouvel Obs) ;

La déposition de Plénel (extrait disponible intégralement a http://www.denistouret.net/textes/Plenel.html)

Question des juges d’Huy et Pons : "D’après vous, pourquoi votre nom figure-t-il dans les listings Clearstream ?"

Réponse d’Edwy Plenel : "Je ne peux faire que des hypothèses. Je n’ai aucun contentieux, à ma connaissance, avec les divers protagonistes de votre instruction. Je ne connais pas personnellement le général Rondot, je connais encore moins Imad Lahoud et Florian Bourges dont j’ai appris l’existence par votre information judiciaire. Je connais Jean-Louis Gergorin que j’ai rencontré à sa demande trois ou quatre fois entre 2001 et 2004 (…). Aucun de ces rendez-vous n’a eu pour moi de sens particulier sauf après le décès brusque de Jean-Luc Lagardère, début 2003. A l’automne 2003, M. Gergorin, qui donc me rencontrait en tant que directeur de la rédaction du journal Le Monde, m’a expliqué, comme il semble l’avoir fait à beaucoup d’autres, ses certitudes sur le décès de Jean-Luc Lagardère.

En l’occurrence, le scénario était le suivant : Jean-Luc Lagardère aurait été assassiné par la mafia ukrainienne et biélorusse issue du KGB sur ordre d’Alain Gomez, le PDG de (…) Thomson. A l’appui de ses dires, M. Gergorin me remit la photocopie d’un ouvrage où étaient décrites les armes secrètes du KGB, notamment une arme indécelable ayant un effet désastreux et foudroyant sur le cerveau. Après l’avoir écouté, j’ai, comme je l’ai toujours fait, respecté les procédures de ma profession et de ma fonction. La profession, cela signifie vérifier, et la fonction, cela signifiait transmettre ces allégations à un journaliste de la rédaction du Monde, Fabrice Lhomme, en toute loyauté. Après avoir enquêté, Fabrice Lhomme est rapidement revenu vers moi en me disant, comme je m’y attendais, que tout cela ne tenait pas debout. J’ai le souvenir d’avoir revu ou eu M. Gergorin au téléphone et nous en sommes restés là (…).

La seule personne dont le nom apparaisse comme l’un des acteurs de cette histoire, qui a toujours revendiqué un contentieux à mon endroit, est l’écrivain Denis Robert."

Or donc.

Sujet à propos duquel Edwy a pris la peine de répondre sur le forum de mediapart. Un moment où la paix semblait encore possible entre les deux journalistes. C'était la première fois depuis la vendetta contre Denis Robert qu'Edwy semblait disposer à s'expliquer...

12/02/2008 (site de Mediapart)

Yves Lespagnard ;

bonjour, ce commentaire ne s'adresse pas à l'auteur de l'article mais au propos. Le titre à attiré mon attention et des souvenirs sont revenus, brutalement.
Mediapart doit faire ses preuves. Mais ca part mal. Je ne comprend pas les intentions de chacun en lancant ce nouveau site.
Il y a un journaliste, français, dans le domaine de l'investigation, qui à créé un appel internationalement reconnu, appel composé d'une demi-douzaine de magistrats parmi les plus grands et les plus honorables d'Europe.L'enquête nous apprend (à tous) l'existence, l'utilité et les dérives des chambres de compensations internationales. En gros, le coeur du système financier et de la mondialisation. "La banque des banques."
Suite aux révélations de ce journaliste, une Commission d'enquête parlementaire, en France, à minutieusement travaillé et confirmé les propos du journaliste.Pour avoir dit la vérité, ce journaliste Francais a subit depuis 2001, plus de 240 visites d'huissiers de justice, une centaine de procédures judiciaires, des procès - qu'il gagne - mais qui le ruinent en frais de procédures.
Pour en arriver là, les banques ont eu un appuis inattendu. Un coup de pouce du Monde, qui , mieux que de ne pas révèler l'affaire consacra 4 papiers afin de démolir le travail du journaliste. Que Le Monde décide de ne pas en parler est une chose. Qu'il démolisse le fruit d'un travail titanesque de plusieurs années de recherche en eset une autre.
Je ne lis plus le monde depuis cette époque. J'ai abandonné un peu "Le soir (belgique)", parce que j'y retrouvais les mêmes articles fiéleux et étonnement répétitifs écris par Plénel. La casse ne s'est donc pas limitée à la France. Je suppose que la procédure à été la même un peu partout en Europe.
Aujourd'jui, je m'étonne de lire ces quelques lignes bien pensantes (bien pensées). A vous lire, on à presque le sentiment d'un nouveau départ alors qu'il ne s'agit certainement ici que de perpétuer l'aventure du Monde.
Je ne crois pas une seconde que ce nouveau site sera plus indépendant que ses origines. Qui je suis ? Un crétin, naïf de plus, qui soutient un journaliste Français, accusé, de concert avec votre patron d'être un corbeau, un parano, un "obsessionel" de la fraude fiscale. Soit. On sait aujourd'hui que ce n'est pas le cas.
Je suis aussi très accesssoirement un citoyen belge, qui paie, avec son blé, les factures générées par les procès en diffamations des banques à l'encontre du journaliste français.
On en est là Monsieur Plenel. C'est le peuple qui soutient les grands "petits" journalistes, avec ses petits bras en imaginant que la presse "indépendante" prendra la relève. C'était donc ca votre plan de carrière, votre idéal ? Comment fait-on pour retrouver la confiance maintenant... On attend toujours, qui sait...
Yves Lespagnard"


"14/02/2008 09:42 Edwy Plenel
Cher Yves Lespagnard,
Vous évoquez, de façon bizarrement allusive, mon désaccord professionnel avec Denis Robert sur l'affaire Clearstream. Non pas l'actuelle, qui a été exploitée et instrumentée par Nicolas Sarkozy, mais celle qui l'a précédée et qui lui a servi de décor originel. J'insiste : c'est un désaccord professionnel. Ce n'est pas un désaccord politique : j'ai soutenu depuis le début l'Appel de Genève et son combat, aux côtés de magistrats, contre la corruption. Et ce n'est évidemment pas un conflit personnel : respecter Denis Robert, ses convictions et ses combats, n'empêche pas d'exprimer et d'assumer une divergence.
Sur quoi porte ce désaccord ? Tout simplement sur son point de départ : je n'ai pas été convaincu par sa première enquête sur Clearstream. Si j'avais été son éditeur, je ne l'aurais pas publiée en l'état : il manquait des vérifications, des précautions, des contextualisations, bref c'était plein de bonnes intentions, mais avec un manque de rigueur dans le travail. Or il y a là, pour notre profession, un enjeu important : il ne suffit pas d'avoir politiquement raison pour être journalistiquement pertinent. Sinon l'enquête journalistique ne serait plus qu'un outil idéologique et ne nous permettrait jamais de découvrir des réalités dérangeant nos propres convictions ! N'oublions pas que, dans le siècle passé, le mensonge sur la réalité, le présent ou le passé, ne fut pas que de droite, mais fut aussi au cœur de régimes se réclamant de la lutte contre le capitalisme, l'argent-roi, l'exploitation, etcf.
Dans le cas précis qui nous occupe et nous sépare, nous sommes évidemment d'accord sur la critique de l'opacité de la finance mondiale, des paradis fiscaux au cœur de l'Europe et des circuits bancaires où l'argent n'a pas d'odeur, etc. Mais de cette conviction ne découle pas forcément que l'hypothèse de Robert selon laquelle la société luxembourgeoise Clearstream, aujourd'hui propriété de la Bourse de Francfort, serait la grande lessiveuse et la "boite noire" de la finance mondiale est juste. Encore faut-il la démontrer, la prouver, la documenter. Je maintiens que cela n'a pas été le cas, en m'en tenant au seul terrain professionnel – l'enquête, ses techniques, ses règles, ses exigences. Et je persiste à croire que cet échec regrettable a été exploité ensuite par ceux qui ont inventé la vraie affaire Clearstream, la seconde et non pas la première : celle qui a permis à Nicolas Sarkozy de se poser en victime d'un complot.
Juste une précision pour finir : contrairement à ce que vous écrivez, ce désaccord n'a jamais été au cœur de mes préoccupations et je n'en ai pas fait un roman. Mais, ayant découvert que j'étais parmi les dizaines de personnes auxquelles les listings trafiqués ont attribué un faux compte Clearstream et, par conséquent, l'une des nombreuses victimes de ces calomnies, j'ai été amené à expliquer que ce montage n'aurait jamais vu le jour sans le contexte qui l'avait précédé et qui, je le répète, repose sur une enquête imparfaite, voire inexacte.
Nous aurons sans doute l'occasion d'en reparler puisque l'instruction de l'affaire Clearstream va vers sa fin.

(Edwy Plénel)

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vendredi 1 mai 2009

Le coup de main de la semaine - 1


Je t'explique. Tu te demandes comment faire pour synthétiser le boulot du journaliste Denis Robert.. Mais les mots te manquent. Pire. Tu ne comprends rien à l'affaire clearstream (la vraie, pas celle montée par l'industrie et la politique). Je t'offre, 2 fois par mois, le meilleur des meilleurs résumés en guise de premier paragraphe.

"Contrairement à ce que les juges et les lambdas que nous sommes imaginons, l'argent, lorsqu'il devient "virtuel", continue à laisser des traces. Toutes sortes de traces. Les transactions entres organismes financiers sont inscrites dans la mémoire d'un système qui leur sert de notaire. C'est sur l'existence de ce systeme et de son fonctionnement que Denis Robert à communiqué."

Il faut bien prendre conscience de l'importance de ces révélations. Comprendre aussi que la plupart des politiques de gauche ou de droite ne connait pas l'existence de cette architecture financiere. (Nous reviendrons sur ce point en vidéo et plus tard, tu vas voir, c'est douloureux)

Et, pourtant, des magistrats qui luttent contre la criminalité financiere sont inquiets et tentent bon gré mal gré de communiquer sur ce point opaque de la finance mondialisée. Car, étonne toi camarade, ces mamouths bancaires ne sont pas contrôlés. (tu verras ca en video aussi)

Et c'est bien là que se situe le problème. En contrôlant ce système privé que les experts appellent "Chambres de compensation" et qu'aucune presse n'a pris la peine de nous expliquer, les Etats auraient eût une vue globale sur les flux financiers internationaux. En ne réagissant pas au travail de Denis Robert, de Pascal Lorent et d'Ernest Backes, l'Union Européenne et d'une manière générale les individus, se privent d'un outil essentiel de lutte contre la criminalité financière. Cet incompréhensible silence des démocraties, la tolérance paisible de Paradis Fiscaux au cœur de l'union européenne, ajouté aux grands principes de l"autorégulation", participe à un processus qu'on pourrait appeler "un braquage silencieux et perpétuel

Enfin, pour ceux qui imaginent encore que l'argent noir n'intègre pas le système financier, rappelons que le capitalisme n'est pas là pour faire de la morale. Tu piges ?

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