dimanche 30 novembre 2008

Tout sur Robert (par Anne Crignon)


Après sept ans de harcèlement judiciaire à la suite de son enquête sur Clearstream, Denis Robert aimerait bien passer enfin à autre chose... Pas facile

Dernier roman sur les affaires avant liquidation ? Le nouveau livre de Denis Robert, ancien de «Libération» embarqué depuis dix ans dans une croisade en solitaire contre les paradis fiscaux, l'argent sale, l'impunité, semble avoir été écrit pour cet aveu, page 258 : «Je suis pressé d'en finir. Cette affaire est devenue trop personnelle.» L'affaire, c'est Clearstream. Sept ans en effet que sa vie ressemble à un film d'espionnage : ce serait «Denis Robert seul contre le capitalisme clandestin». Car la solide enquête sur la multinationale du Luxembourg, discrète gare de triage ouverte aux puissances et aux banquiers du monde entier, n'aura pas provoqué le scandale attendu mais aura valu à son auteur un maximum d'emmerdements. «Je traîne un orage au-dessus de la tête», écrit-il.
En sept ans, trois cents huissiers ont sonné chez lui, à Chatel-Saint-Germain Ses procès, il les gagne un à un dix-huit sont toujours en cours. Mais après deux livres de 500 pages sur Clearstream, «Révélation$» et «la Boîte noire» (1), l'intéressé n'aura été condamné qu'à quelques euros symboliques. Pour une erreur au détour d'une page, une formulation imprudente mais rien qui ne vienne remettre en cause le fond de ses allégations. Un harcèlement judicaire presque flatteur au regard de ce proverbe : il y a les journalistes qu'on achète et les journalistes qu'on attaque.
Entre deux échappées belles dans un passé lointain, comme ces pages ardentes sur un grand-père regretté, Denis Robert revient sur «l'Affaire», encore et encore : «Quand mon premier livre est sorti, j'avais l'impression de divulguer la cachette d'un magot, écrit-il. J'étais Robert Charles Surcouf» Quelque chose ne passe pas, qui a viré parfois à l'obsession. Les mensonges à son sujet, le dénigrement de la presse financière, les attaques des confrères... «Embryon de scandale jeté aux quatre vents», a écrit «le Monde» avec beaucoup de talent dans la mauvaise foi. Avoir quitté «Libé» et se prendre pour Erin Brockovich au fond de la Moselle tout en faisant un carton avec un roman érotique écoulé à 200 000 exemplaires (1) lui aura sans doute été fatal.

Aujourd'hui, passer à autre chose devient urgent. Ne plus raconter, justifier, expliquer, répéter. Mais c'est impossible. «C'est mécanique, explique-t-il. Je suis tellement attaqué que je ne peux pas renoncer. Je dois me défendre. Le but c'est me faire taire, m'épuiser, faire peur aux autres.» Le 1er avril encore, Surcouf était au tribunal. A Bordeaux cette fois, pour un procès en diffamation à la suite de propos tenus dans «Sud Ouest». Clearstream encore. Un message d'intimidation on ne peut plus clair à la gente journalistique.
Derrière ce flamboyant slogan, «Il m'aide à comprendre, je l'aide à se défendre», un Comité de soutien à Denis Robert s'est constitué. «On a eu envie de lui donner un coup de main, explique le dessinateur Rémi Malingrëy. Ses frais d'avocats sont très lourds. On veut aider quelqu'un qui n'a fait que son travail.» Au comité, on voit passer Guy Bedos, les frères Jolivet, pas mal d'étudiants en journalisme, Mossec. Une Cuvée Denis Robert est en vente sur le site (1). Un projet de papier peint est à l'étude, avec pour motif les cartes de presse envoyées par 600 journalistes solidaires le plus souvent de la presse quotidienne régionale. Le film de sa vie publique commence en 1983 à bord d'une vieille Renault 11 blanche. Il est correspondant de «Libé» à Metz et décrit les pêchés mignons des élus locaux, cette manie qu'ils ont de construire des ronds-points en rase campagne. Au journal, on l'appelle «Monsieur Fausses Factures». C'est un idéaliste. La ligne, c'est Jack London : le journaliste est une petite sentinelle de la démocratie qui surveille les puissants («l'Affaire Longuet», ce sera lui : énorme scandale) et donne la parole à ceux qui ne l'ont jamais, ce qu'il fera dans le très sensible «Portrait de groupe avant démolition» écrit avec René Taesch, un sansabri de Metz. Dix ans plus tard, un Denis Robert découragé recycle sa déception dans des romans subversifs et bien tournés.

L'hiver dernier, il a découvert qu'une galerie parisienne s'appelle «La Bank». Trop beau. On allait faire entrer un peu d'humour dans cette histoire. Il fait alors imprimer des listings (les fameux) sur de grandes toiles, intitule la série «Recel de vol» et les met en vente. Tout acheteur sera juridiquement son complice de recel. Et que faisait-il en pleine affaire Clearstream 2 quand on le soupçonnait d'être le corbeau ? Il était sur scène à la Criée de Marseille. Ce spectacle, «Thierry Baë a disparu», il le reprend ces jours-ci en Moselle. Quelquefois, un spectateur vient le voir : «Excusez-moi, vous êtes bien le Denis Robert ?» Pas facile de lâcher l'affaire.

«Une affaire personnelle», par Denis Robert, Flammarion, 348p., 19,90 euros.

(1)Editions des Arènes.



Anne Crignon
Le Nouvel Observateur
http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2269/articles/a373960.html

samedi 29 novembre 2008

France, pays "des droits de qui ?"

Un ex-PDG de Libération brutalement interpellé à son domicile

Du jamais vu dans une affaire de presse: le journaliste Vittorio de Filippis, qui a été directeur de la publication de Libération de mai à décembre 2006, a été interpellé à son domicile pour une banale affaire de diffamation. Récit.

Recueilli par Eliane Patriarca

Quand il arrive dans les locaux de Libération, ce vendredi peu avant midi, il a encore la trace des menottes au poignet. Journaliste économique, actuellement membre de la direction du journal, Vittorio de Filippis a été PDG et directeur de la publication du journal de mai à décembre 2006. Il vient de passer plusieurs heures, d’abord au commissariat de police du Raincy (Seine-Saint-Denis), la commune où il réside, et plus tard dans la matinée de ce vendredi au tribunal de grande instance de Paris. Avant d’être mis en examen. Il est pâle, fatigué, outré.

«J’ai été réveillé vers 6h40 ce matin par des coups frappés sur la porte d’entrée de ma maison, raconte-t-il. Je suis descendu ouvrir et me suis trouvé face à trois policiers, deux hommes et une femme portant des brassards, et j’ai aperçu dans la rue une voiture de police avec un autre policier à l’intérieur.»

Les représentants de l’ordre lui disent qu’ils ont un mandat d’amener au TGI de Paris contre lui. «J’imagine tout de suite que cela concerne la période de cogérance durant laquelle j’ai été PDG et directeur de publication de Libération en 2006, et je pense à l’affaire Xavier Niel, du nom du fondateur de Free, le fournisseur d’accès à Internet, parce que c’est tout simplement l’affaire la plus récurrente parmi toutes celles dont j’ai eu à répondre comme directeur de publication. Et celle qui a suscité le plus de contacts avec les avocats de Libération, Jean-Paul Lévy et Emmanuel Soussen.»

Xavier Niel a déjà attaqué plusieurs fois en diffamation Libération et le journaliste Renaud Lecadre, auteur d’articles dans le quotidien et sur le site liberation.fr, évoquant les démêlés judiciaires du fondateur de Free.

Vittorio de Filippis a chaque fois été convoqué par la justice car sa responsabilité est engagée: l’article 42 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881 dispose que le directeur de publication d’un journal est «l’auteur principal» du délit de diffamation publique envers un particulier alors que le journaliste auteur du papier incriminé n’est que «complice».

Mais Xavier Niel et la société Free ont été déboutés systématiquement, lors de procès qui se sont tenus au deuxième trimestre 2008. A chaque fois, ils ont en plus été condamnés à verser des dommages et intérêts à Libération pour procédures abusives.

Ce matin, le ton est vite monté entre les policiers et le journaliste, celui-ci leur faisant remarquer qu’ils ont profité de son portail sans serrure pour pénétrer chez lui.

«Habillez-vous, on vous emmène», répliquent-ils en lui interdisant de toucher à son portable dont l’alarme-réveil se déclenche. «Je commence à m’énerver, raconte Vittorio de Filippis. Réveillé par le bruit, mon fils aîné, qui a 14 ans, assiste à toute la scène. Son frère, 10 ans, ne sort pas de sa chambre mais j’apprendrai par la suite qu’il était réveillé et a très mal vécu ce moment… Je dis aux flics qu’il y a peut-être d’autres manières de se comporter. Réponse devant mon fils: «Vous, vous êtes pire que la racaille!» J’ai juste le temps de rassurer mon fils, de lui dire que je ne suis pas un malfrat et que tout cela concerne le journal et qu’il est en train d’assister à une injustice. Je lui demande, en l’absence de ma femme qui est en déplacement, d’accompagner son frère à l’école et d’aller lui aussi en cours.»

Les policiers emmènent le journaliste au commissariat du Raincy.

7h10. Au commissariat, des policiers lui lisent les motifs de son interpellation. C’est bien de l’affaire Niel dont il s’agit et particulièrement d’un article du journaliste Renaud Lecadre paru sur le site liberation.fr. Après lecture du document, Vittorio de Filippis demande à plusieurs reprises la présence des avocats du journal. Réponse: «Ils ne seront pas là.» Vittorio De Filippis refuse alors de signer quoi que ce soit. «Je suis assis sur un banc, boulonné au sol, dont pendent plusieurs paires de menottes. Face à moi, affichée au mur, la Charte d’accueil du commissariat».

D’autres policiers demandent au journaliste de vider ses poches. Il s’exécute.

7h30. Trois policiers viennent le chercher, lui demandent de mettre les mains dans le dos et le menottent. Puis ils le conduisent à une voiture et prennent l’autoroute A86. Dans la voiture, les policiers se réjouissent de pouvoir «voir en vrai les bureaux de Navarro».

8h30. Vittorio de Filippis est emmené dans les sous-sols du TGI au dépôt, «quartier des hommes».

«On contrôle mon identité puis on m’emmène dans une pièce glauque, avec un comptoir en béton derrière lequel se trouvent trois policiers dont un avec des gants, précise Vittorio de Filippis. Derrière eux, un mur de casiers qui contiennent les effets des personnes «en transit». On me demande de vider mes poches, puis de me déshabiller. Dans mes papiers d’identité, ils isolent ma carte de presse et la mentionnent dans l’inventaire de mes effets. A aucun moment, jusqu’alors, je n’avais mentionné ma qualité de journaliste».

«Je me retrouve en slip devant eux, ils refouillent mes vêtements, puis me demandent de baisser mon slip, de me tourner et de tousser trois fois.»

Le journaliste s’exécute puis se rhabille, mais on lui a retiré ses lacets, sa ceinture, la batterie de son portable. et tous ses papiers et effets.

9h30. Les policiers l’accompagnent dans une cellule «qu’ils referment à triple tour».

«La pièce comporte une table, un rouleau de papier hygiénique, une paillasse en béton sur laquelle sont posées deux couvertures. Dans un recoin, j’aperçois un WC. Je m’asseois sur la table pour éviter les cafards et les mites.»

10 heures. Deux gendarmes viennent le chercher, et l’isolent à nouveau derrière un paravent en béton qui se trouve dans le long couloir bordé de cellules.

Ils lui demandent de se déshabiller complètement.

«Je signale alors que j’ai déjà été fouillé d’une manière un peu humiliante deux heures plus tôt et je refuse de baisser mon slip à nouveau. Bien que comprenant l’absurdité de la situation et mon énervement, ils me répondent que c’est la procédure et qu’ils doivent appeler la juge devant mon refus. Celle-ci leur répond que soit je respecte la procédure et dans ce cas-là elle m’auditionnera et je serai libéré; soit j’assume mes actes».

Le journaliste accepte donc de se laisser fouiller à nouveau, de baisser son slip, de se tourner et de tousser.

Rhabillé, il est menotté «mais cette fois avec les mains devant», et escorté par les gendarmes dans les couloirs interminables du TGI, jusqu’au bureau de la juge Muriel Josié, vice-présidente du tribunal de grande instance de Paris.

10 h 40. Dans le bureau de la juge, les gendarmes lui retirent les menottes. La juge, qui «au départ», selon Vittorio de Filipis, «a l’air un peu gêné», lui signifie qu’elle l’a convoqué parce qu’elle a déjà procédé à de nombreuses convocations par courrier dans le cadre de l’affaire Niel et qu’il a toujours été «injoignable».

Le journaliste lui répond alors que, comme pour chacune des affaires qui concernent des articles écrits par des journalistes de Libération, il transmet les courriers aux avocats du journal. Et il demande alors à parler à ceux-ci. «La juge me demande leur adresse, puis me lit une liste d’adresses d’avocats dans laquelle j’identifie celles de nos avocats».

Puis Vittorio de Filippis refuse de répondre à toute autre question. La juge s’énerve, hausse le ton. Mais, en l’absence de ses avocats, le journaliste refuse tout échange verbal avec elle.

La juge lui fait signer le procès-verbal de l’entretien et lui notifie sa mise en examen pour «diffamation». Elle lui demande s’il sera joignable d’ici à la fin du mois de décembre.

Ensuite, les deux gendarmes reconduisent Vittorio de Filipis à travers les méandres des couloirs du TGI — «mais cette fois je ne suis plus menotté». Ils lui rendent ses papiers et ses effets. Et le libèrent.

11h30. Sur le trottoir devant le TGI, Vittorio de Fillipis appelle immédiatement les avocats du journal et la direction de Libération.

Aussitôt informée, la Société civile des personnels de Libération (SCPL, actionnaire du journal) dénonce, dans un communiqué, «ces méthodes inadmissibles». «La SCPL veut manifester sa solidarité vis à vis de Vittorio de Filippis, écrit-elle. Nous protestons auprès des autorités politiques et judiciaires. Nous demandons qu'une enquête soit ouverte sans délais sur ces méthodes.»

L’un des avocats de Libération, Me Jean-Paul Levy, dénonce les conditions de cette interpellation, «une première», selon lui, en matière de délit de presse. «Je suis l’avocat de Libération depuis 1975 et c’est la première fois que je vois un directeur de publication faire l’objet d’une interpellation et d’un mandat d’amener», déplore-t-il. «Je suis scandalisé que l’on inflige un tel traitement pour un délit qui n’est pas passible de prison».

La Société des lecteurs de Libération (SLL), «scandalisée par les méthodes employées par la police judiciaire et la magistrature dans une affaire de presse», s'associe à l'indignation et à la protestation de l'équipe.

Laurent Joffrin, PDG du journal et directeur de la rédaction, s'exprimera demain samedi dans la page consacrée par le quotidien à cette arrestation, sans précédent dans les annales judiciaires.

lundi 17 novembre 2008

L'ambassadeur luxembourgeois hué


Un membre du groupe K a communiqué qu'entre 550 et 750 clients de la banque Kaupthing, selon les chiffres de la police et des organisateurs, ont manifesté samedi dans les rues de Bruxelles pour réclamer des garanties sur leurs dépôts auprès des gouvernements luxembourgeois, islandais et belge.

Un membre du groupe K a communiqué qu'entre 550 et 750 clients de la banque Kaupthing, selon les chiffres de la police et des organisateurs, ont manifesté samedi dans les rues de Bruxelles pour réclamer des garanties sur leurs dépôts auprès des gouvernements luxembourgeois, islandais et belge.

Ils se sont rassemblés samedi à partir de midi sur la place du Cinquantenaire à Bruxelles puis ont rejoint l'ambassade du Luxembourg, située avenue de Cortenbergh puis celle de l'Islande au rond-point Robert-Schuman et en fin de parcours les bâtiments de la Commission européenne.
«Il y a 35 jours que les comptes à vue et d'épargne de 20000 épargnants sont gelés. Nous ne sommes pas des spéculateurs ou des actionnaires mais des épargnants qui ont déposé leurs économies sur un compte d'épargne en bons pères de famille», a indiqué le groupe K, le groupe de défense des épargnants de la banque Kaupthing Belgique, organisateur de la manifestation. L'ambassadeur du Luxembourg, qui a été hué par la foule, s'est montré rassurant. «La piste d'une reprise qui reste prioritaire pour le gouvernement luxembourgeois continue à être poursuivie», a-t-il dit. «Le gouvernement estime que l'administrateur judiciaire doit se donner quelques jours pour examiner la situation et conclure à la possibilité d'une reprise», a-t-il ajouté. «Une lettre d'intention ferme de reprise a été déposée. L'administrateur provisoire est le seul à pouvoir statuer sur cette offre», a déclaré Jean-François Beck, porte-parole du groupe K, suite à une entrevue avec l'ambassadeur luxembourgeois. Les manifestants ne sont pas partis rassurés.
Le premier ministre belge, Yves Leterme, a indiqué vendredi, suite au conseil des ministres, qu'il espérait toujours qu'un repreneur puisse assurer la continuité de la banque Kaupthing.

afp

Juncker n'a «peur d'aucun débat»


Le Luxembourg n'est pas un paradis fiscal, la Suisse est beaucoup moins un paradis fiscal que ne le disent ses détracteurs», a affirmé vendredi, Jean-Claude Juncker, dans un entretien au quotidien suisse 24 Heures.

Il a assuré que les récentes attaques contre le secret bancaire de ces deux pays ne l'effrayaient «pas du tout».
«Je n'ai jamais considéré que le fait de disposer sur son territoire fiscal du secret bancaire impliquait qu'un pays soit automatiquement un paradis fiscal», a insisté le Premier ministre, soutenant la Suisse contre les récentes mises en cause du ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück. «Ces attaques reviennent chaque fois que la situation interne devient plus difficile chez les autres», a-t-il ajouté.
Il s'est dit ouvert aux débats avec l'Union européenne «pour parvenir à une imposition convenable du capital et pour ne pas trop alourdir l'imposition du travail». «Je n'ai peur d'aucun débat. Je suis prêt à échanger nos points de vue», a-t-il assuré, prévenant toutefois: «Tant qu'il n'est pas prouvé que leur système est meilleur, pourquoi renoncerions-nous au nôtre?»
Concernant un plan de relance européen auquel il est opposé, il s'est justifié en avançant qu'il ne fallait pas «épouser les démagogies galopantes». «Ce qu'il nous faut, ce sont des plans d'appui ciblés sur certains secteurs et catégories de la population les plus pauvres», a-t-il estimé.

«Une détermination peu commune»

En fin de journée, vendredi, le Premier ministre luxembourgeois s'est vu décerner la médaille d'or de la fondation Jean-Monnet pour l'Europe, au cours d'une cérémonie à Lausanne, réunissant quelque 600 invités. La fondation, qui fête ses 30 ans cette année, entend ainsi récompenser «un des acteurs prépondérants de la construction européenne». Il «a été un des inspirateurs et rédacteurs du traité de Maastricht. Négociateur préoccupé par l'intérêt commun, son influence aura considérablement facilité l'introduction de l'euro, l'harmonisation économique et la recherche de grands compromis européens», poursuit la fondation, dans un communiqué. «Jean-Claude Juncker, avec une détermination peu commune, n'a jamais craint d'affronter les crises de l'Union, cherchant toujours le moyen de les comprendre et de les dépasser. C'est cet homme d'envergure que la fondation Jean-Monnet a décidé d'honorer», conclut le communiqué.
C'est le président de la Confédération suisse, Pascal Couchepin, qui a prononcé le discours d'honneur à l'occasion de la remise de cette distinction.
Parmi les anciens lauréats de la médaille d'or de la fondation figurent entre autres Raymond Barre, Jacques Delors, Helmut Kohl, Wilfried Martens, Romano Prodi, Helmut Schmit ou encore Jacques Santer et Pierre Werner.

dimanche 16 novembre 2008

Juge et partie(s)

"Sollicité par l'AFP, l'Elysée n'a pas souhaité faire de commentaire.
« Par décret du 31 octobre 2008, le président de la République a prolongé de 17 jours les fonctions d'un des deux juges d'instruction chargé du dossier Clearstream, Monsieur Henri Pons », a rappelé Me Yves Richard dans un communiqué.
Vice-président de l'instruction au pôle financier du tribunal de Paris, le juge Pons a été nommé par décret daté du 27 août 2008 à la cour d'appel de Montpellier où il devait prendre ses fonctions le 3 novembre.
Cette date de prise de fonction a été repoussée au 20 novembre par un décret du chef de l'Etat, paru au journal officiel le 1er novembre.
« Cette décision a pour effet de permettre à Monsieur Pons de poursuivre, avec Monsieur Jean-Marie d'Huy, le règlement de l'affaire Clearstream », a constaté Me Richard.
« L'engagement actif, personnel et public de la partie civile dans l'affaire Clearstream simultané à l'usage de pouvoirs présidentiels dans la même procédure constitue un détournement de pouvoirs au titre duquel M. de Villepin a saisi le Conseil d'Etat », a ajouté l'avocat.
« Il apparaît ainsi que le président de la République a usé de ses pouvoirs pour prendre une mesure qui ne sera pas sans conséquence sur le règlement d'une affaire dans laquelle il est une partie civile particulièrement engagée, ainsi qu'en témoignent ses prises de positions publiques », a écrit l'avocat.
Pour le conseil de M. de Villepin, « les circonstances de cette prolongation de fonctions, à quelques jours de l'échéance de la procédure, ne peuvent qu'affecter la sérénité et l'indépendance de l'institution judiciaire »."

mercredi 12 novembre 2008

C'est pas nous Le paradis fiscal, c'est les autres...


"En fin de semaine dernière, les jeunes socialistes avaient reproché au député vert européen, Claude Turmes, d'avoir plaidé pour la levée du secret bancaire et donc par là contre les intérêts du Luxembourg.

Claude Turmes tient à clarifier la situation en indiquant que l'amendement auquel les JSL se réfèrent vise uniquement les paradis fiscaux au sein de l'Europe comme Gibraltar, les Channel Islands, Saint-Barthélémy et Madère en partie.
Le Luxembourg et le secret bancaire ne sont en effet absolument pas concernés par ce texte. Claude Turmes renvoie finalement la balle aux jeunes socialistes en leur indiquant qu'ils feraient mieux de ne laisser planer aucun doute sur le statut clair et irréprochable du Grand-Duché."


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vendredi 7 novembre 2008

Il faut faire "raquer" les paradis fiscaux. Définitivement.

L'oreille indiscrète que je suis me permet de vous donner quelques nouvelles de Denis Robert. Un procès de plus s'est déroulé hier, le 7 novembre 2008. On jugeait ainsi, dans l'indifférence générale, le proces (Clearstream-VSD-ROBERT) au tribunal de grande instance de Paris (11 ème chambre).

Richard Malka, l'avocat de Clearstream, a signalé au conseil de Denis Robert, en fin d'audience, que "puisque Robert refuse la négociation avec Clearstream, ils allaient le faire "Raquer"...

Décidément, on ne se refuse rien quand l'intendance suit. Sinon, l'info arrive tardivement. Robert "raque" depuis 2001.

Enfin, dans la rubrique "Potins", signalons l'arrivée en fanfare d'un nouveau camarade de jeu : Jean de Belot, nouveau conseil en stratégie de la multinationale. Un profil est disponible sur wikipédia (ici)

lundi 3 novembre 2008

Parenthèse libre : A Philippe Val...

hum... Toutes nos condoléances ! Et notre soutien évidemment.

Poursuivi par la Caisse d'épargne, Mediapart mis en examen pour diffamation

PARIS (AFP) — Le site internet d'informations Mediapart a été mis en examen lundi pour diffamation à la suite de la publication d'une série d'articles mettant en cause la Caisse d'épargne qui a déposé dix plaintes, a-t-on appris auprès de l'avocat de Mediapart.

Le directeur de la publication du site, Edwy Plenel, le journaliste Laurent Mauduit, auteur de cette série de sept articles publiés entre le 28 janvier et le 2 février, ont été mis en examen par la juge Muriel Josié, selon Me Jean-Pierre Mignard.

Ces mises en examen font suite à quatre des dix plaintes avec constitution de partie civile déposées par la Caisse nationale des Caisses d'épargne, par le président de son directoire Charles Milhaud et son directeur général Nicolas Mérindol.

Les six autres plaintes devraient conduire à de nouvelles mises en examen de MM. Plenel et Mauduit pour diffamation dans les prochains jours. Au total, quatre juges, dont Mme Josié, sont chargés d'instruire ces plaintes.

Les articles visés par la CNCE évoquaient notamment un manque de fonds propres de la banque au regard de ses obligations réglementaires, un projet de plan social ou encore des déconvenues de la banque dans la crise des "subprimes".

Dans l'un des passages visés par les plaintes, Mediapart justifiait cette enquête sur L'Ecureuil. "Les Caisses d'épargne sont en quelque sorte un double cas d'école : de certains des travers qui affectent le capitalisme français; de la priorité que nous donnerons à l'enquête économique dans le projet Mediapart", affirmait le site.

Réagissant sur le site à cette série de plaintes, Edwy Plenel a défendu l'enjeu de "la libre investigation en matière économique".

Pour Me Jean-Pierre Mignard, ces articles ont été réalisés "de bonne foi et présentent toutes les caractéristiques de sérieux de l'enquête".

"Nous démontrerons qu'il s'agit d'un procès, qui par les risques financiers qu'il fait courir à Mediapart, vise à le faire disparaître", a déclaré Me Mignard à l'AFP, estimant dans une allusion à la crise des marchés financiers que "la CNCE déploie une énergie qui ferait mieux d'être déployée ailleurs".

dimanche 2 novembre 2008

fa-ti-gu-ant

En 2001, soit à l'époque où les banquiers croyaient encore a l'auto-régulation du secteur, Denis Robert révèlait que la banque Russe Menatep avait un compte en Clearstream (compte non publié n°81 738). Pour une banque dont le directeur annoncait que son entreprise n'acceptait que des "banques sérieuses et reconnues", on est en droit de s'interroger.

Depuis, la menatep a perdu 24 procès contre Denis Robert et son enquête. Un des ses dirigeant purge depuis une peine de prison.

En creusant en peu, on découvre que l'ancien patron de Daewoo, Kim Woo-choong a été condamné par la justice sud-coréenne, le 30 mai 2006, à dix ans de prison pour fraude et détournement de fonds. Cette faillite retentissante dépasserait en montant financier le scandale ENRON. Kim Woo-Choong a été amnistié début 2008 par la justice Coréenne et il a déclaré qu'il serait à présent et jusqu'a la fin de sa vie "un citoyen irréprochable".

Deawoo, avait des comptes en Clearstream à l'époque où le reglement de la banque interdisait la présence d'entreprises non bancaires en son sein. Soit.

Siemens, présente aussi en Clearstream, avait un statut equivalent a celui de Daewoo. L'entreprise a été tout au long de l'année 2007 au coeur d'une gigantesque affaire de fraude et de corruption. Bien

Aujourd'hui, des dirigeants du groupe Fortis (liée très étroitement a la Banque Générale de Luxembourg) font l'objet d'une enquête en Belgique... Il se trouve que ces dirigeants poursuivent Denis Robert depuis pas mal d'années. Bon.

Pourquoi, en ces temps de crises, n'entendons nous pas parler plus du rôle des chambres de compensations internationales ? Un notaire (ce sont les mots de l'ancien patron de la banque luxembourgeoise) note toutes les transactions n'est-ce pas ? (ci contre, les listings authentifiés par les avocats new-yorkais de Clearstream). Sur google taper 'Cryptome'.


tsss.

samedi 1 novembre 2008

Pour Denis Robert - Contre la crise